La nécessité de revenir aux grands savants



en ce qui concerne les questions importantes



Abu 'Abdillah Ahmad ibn Muhammad As-Shihi











Les savants sont ceux à qui on se réfère et vers lesquels on revient pour les questions importantes, particulièrement dans les questions qui concernent le bien-être de la communauté musulmane. Si vous regardez la condition des premières générations des Salaf As-Salih, vous constaterez qu'ils étaient stricts en ce qui concerne le retour aux grands savants qui étaient vivants à leur époque, particulièrement dans la recherche de règles qui aboutissaient au tabdi' (déclarer quelqu'un innovateur) ou au takfir (déclarer quelqu'un un mécréant). [1]







Regardez l'exemple de Yahya ibn Ya'mar Al-Basri et Humaid ibn 'Abdir-Rahman Al-Himayri Al-Basri, quand les Qadariya sont apparus à leur époque et qu’ils ont commencé manifester des contradictions aux principes de base d'Ahl Sunna wal-Jama'a, ce qui a nécessité de les déclarer mécréants ou innovateurs et distincts d'Ahl Sunna wal-Jama'a. Cependant, ils ne se sont pas précipités pour se prononcer contre eux. Plutôt ils sont allés vers ceux vers qui on pouvait se référer en ce qui concerne les questions de science, les savants. Et c’était 'Abdullah ibn 'Umar ibn Al-Khattab (radyallahu 'anhuma). Donc ils l'ont informé de ce que leur était arrivé et il leur a donné un jugement exposant l’égarement et la déviation (de ce groupe) des Qadariya.







Yahya ibn Ya'mar a dit : « La première personne qui a prononcé (des avis déviants) en ce qui concerne Al-Qadar à Basra était Ma'bad Al-Juhni. Humaid ibn 'Abdir-Rahman Al-Himayri et moi-même avions l'intention de faire le Hajj ou la 'Umra et nous nous sommes dits : « Si seulement nous pouvions rencontrer un des compagnons du messager d'Allah pour que nous puissions l’interroger à propos de ce que ces gens disent d'Al-Qadar. Ainsi Allah nous a accordé que 'Abdullah ibn 'Umar ibn Al-Khattab (radyallahu ‘anhuma) entre au masjid. Moi et mon compagnon nous sommes réunis autour de lui – l’un à sa droite et l'autre à sa gauche. J’ai senti que mon compagnon me confiait la conversation avec lui, donc j'ai dit :







« Abu 'Abdur-Rahman, des gens sont apparus sur notre terre qui récitent le Qur'an et cherchent la science… [et il a mentionné quelques autres points à leur sujet] …et ils prétendent qu'il n'y a aucun Qadar (le décret Divin) et qu'il est rejeté. »







Il a répondu : « Si vous rencontrez ces gens, informez-les que je suis loin d'eux et qu’ils sont loin de moi. Par Celui par lequel 'Abdullah ibn 'Umar jure, si l’un d'entre eux avait l’équivalent du mont Uhud en or et devait le donner en charité, Allah ne l'accepterait pas de lui, jusqu’à ce qu'il croit au Qadar. » Alors il a dit : « Mon père m'a rapporté… » [2]







Et regardez l'exemple de Zubayd ibn Al-Harith Al-Yami quand les Murji'a sont apparus à son époque et qu’ils avaient des oppositions avec les principes de base d'Ahlus-Sunna wal-Jama'a, qu’il a fallu les sortir d'Ahlus-Sunna wal-Jama'a. Une fois encore, il ne s'est pas précipité pour donner un jugement contre eux. Au lieu de cela, il est allé vers celui qui avait la position de référence dans les questions religieuses parmi les gens de science et de fatwa de son époque, ceux qui ont pris leur science des grands parmi les Compagnons, qui était Abu Wa'il Shaqiq ibn Salama Al-Asadi Al-Kufi (rahimahullah).







Ainsi Zubayd est allé chez lui l'informant de ce qui était arrivé et Abu Wa'il lui a donné une fatwa basée sur un texte du messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wa salam), qui indiquait le mensonge des idées fausses des Murji'a et leur déviation d'Ahlus-Sunna. Zubayd a dit : « Quand les Murji'a sont apparus, je suis allé vers Abu Wa'il et le lui ai mentionné, donc il a dit : ' Abdullah m’a rapporté que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Insulter un musulman est un péché et le combattre est une mécréance. » [3]







Ainsi si vous deviez comparer la condition de ces gens en ce qui concerne la manière dont ils ont cherché les gens de science de leur époque et la condition de beaucoup de ceux qui sont devenu instable dans leur repentir à notre époque, vous trouveriez une différence énorme entre les deux exemples.







Ces gens (dans le premier exemple) se sont efforcés fortement de mettre en œuvre cette règle et ils ne se sont pas précipités pour émettre un jugement contre ces gens de leur époque dont la déviation devenait apparente, et ce jusqu’à ce qu'ils aient présenté leur cas aux gens de science, ceux qui sont capables de tirer des règles (fatwa) d'Ahl Sunna wal-Jama'a. Ainsi quand ils ont entendu la décision, ils s’accrochent à cela avec leurs molaires et s'éloignent de ces égarés qui étaient en opposition avec Ahl Sunna wal-Jama'a.







Mais aujourd'hui, il est très rare de trouver ceux qui s'efforcent de mettre en œuvre cette règle. Plutôt, vous trouverez ceux qui n'ont aucun souci pour les paroles des gens de science et de fatwa en ce qui concerne l'avertissement contre les gens des passions et de l'innovation. Donc ils font la guerre contre les fatawa (jugements religieux) des savants et ils déforment leurs significations. Nous demandons à Allah de nous sauver et de nous protéger!










Notes de bas de page :




[1] Cela ne signifie pas qu'un étudiant en science ne doit pas donner de jugement sur toutes les questions. Ce qui est signifié ici, c’est qu'il ne doit pas décider sur des questions liées aux occurrences actuelles, dès le début, particulièrement celles qui sont ambiguës. Quant aux questions claires, qui ne sont pas ambiguës, alors on n'exige pas de se référer à eux (c'est-à-dire les savants).



[2] Sahih Muslim (n°93)



[3] Rapporté par Al-Bukhari (n°48) et Muslim (n°218)











Article tiré du site al-manhaj.com



Source : Son livre "Al-Wasaya As-Saniya Li Ta'ibina ilas-Salafiya " (pg. 34-39)



Traducteur : Abu maryam