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Comme sont nombreux ceux qui ont beaucoup d’argent parmi les pauvres, pourquoi ? Car ils ne tirent aucun profit de leur argent, alors qu’ils ont de l’argent à foison, mais on les voit restreindre les dépenses pour leur famille et pour eux-mêmes, et ils ne tirent aucun profit de leur argent. Généralement, ceux qui sont dans ce cas et ne donnent pas ce qui leur est obligatoire, Allah fait en sorte qu’un malheur atteigne leurs biens et les fasse disparaître.
Nombreux sont ceux qui ont des enfants, mais ces derniers ne leur sont d’aucune utilité, au contraire ils ont un mauvais comportement et sont vaniteux vis-à-vis de leur père. Ceci, au point qu’on trouve des enfants rester avec leurs amis de longues heures, discuter avec eux, être proches d’eux, leur confier leurs secrets, mais lorsqu’ils s’assoient avec leur père, ils sont comme des oiseaux en cage. Ils ne cherchent pas à se rapprocher de leur père, ne parlent pas avec lui, ne lui confient aucun secret, et la seule vision de leur père leur est pénible. Y a-t-il une bénédiction dans les enfants de ces gens ? Non.
La bénédiction touche aussi la science. On voit certaines personnes à qui Allah a accordé une grande science mais qui sont semblables à l’analphabète. Les signes de leur science n’apparaissent ni dans leurs adorations, ni dans leur comportement, ni dans leur attitude, ni dans leur manière d’agir avec les gens. Plus encore, cette science peut les amener à s’enorgueillir face aux serviteurs d’Allah, à les regarder de haut et à les mépriser. Ceux-là ne savent pas que Celui qui leur a accordé cette science est Allah, et si Allah l’avait voulu, ils seraient comme ces ignorants. Allah leur a accordé de la science, mais les gens n’en profitent pas, ni par l’enseignement, ni par les conseils, ni par l’écriture, mais cette science se limite à leur propre personne. Allah n’a pas mis de bénédiction dans leur science, et c’est là une privation d’un grand bien. Car la science est parmi les choses les plus bénies qu’Allah puisse donner au serviteur, car si tu enseignes la science aux autres, que tu la propages dans la communauté, tu en seras récompensé de plusieurs points de vue :
Premièrement : En propageant la science, tu propages la religion d’Allah, tu seras considéré comme le combattant sur le sentier d’Allah, car celui-ci libère pays après pays pour y propager la religion, et toi tu conquières les cœurs pour propager la religion d’Allah.
Deuxièmement : Parmi la bénédiction de la propagation et de l’enseignement de la science est que c’est une protection et une préservation de la religion d’Allah, car sans la science, la Législation n’aurait pas été préservée, car elle n’est préservée que par ses adeptes, les adeptes de la science. Il n’est possible de préserver la Législation que par les adeptes de la science. Ainsi, si tu propages la science et que les gens tirent profit de ta science, tu réalises cette préservation et protection de la Législation d’Allah.
Troisièmement : Tu es également bienfaisant vis-à-vis de celui à qui tu enseignes car tu lui montres la religion d’Allah, et s’il adore Allah avec science, tu auras une récompense similaire à la sienne. Ceci, car c’est toi qui lui a indiqué le bien, et celui qui montre le bien est semblable à celui qui le pratique. Il y a donc un bien et une bénédiction dans la propagation de la science, pour celui qui la propage et celui à qui elle parvient.
Quatrièmement : La propagation de la science la fait croître, et lorsque le savant enseigne aux gens, sa science augmente, car il révise ce qu’il a appris et cela l’amène à apprendre ce qu’il ne connaît pas. Et combien de fois le savant a-t-il tiré profit des étudiants autour de lui, car ils ont parfois à l’esprit des choses dont lui n’avait pas conscience, il profite ainsi d’eux alors que c’est lui qui leur enseigne. Et c’est une chose connue. C’est pourquoi il convient que lorsque l’étudiant ouvre une voie de recherche au savant, qu’il l’encourage et le remercie. Contrairement à ce que pensent de nombreuses personnes qui disent que lorsque l’étudiant indique une chose à l’enseignant, cela est pénible à ce dernier. Ils disent : c’est un jeune et il enseigne à cet homme âgé, cela lui est pénible et il se gêne de débattre avec lui par la suite, de peur de tomber sur une question qui lui échappe. Penser ainsi est un manque de science et un manque de raison. Car si Allah t’accorde des étudiants qui te rappellent ce que tu as oublié, et te permettent d’apprendre ce que tu ignores, c’est un grand bienfait d’Allah. Et fait partie des bienfaits de la propagation de la science que celle-ci augmente lorsque tu enseignes la science, comme l’a dit le poète en comparant l’argent et la science : « Elle augmente si tu la donnes abondamment, et elle diminue si tu la retiens. » Si tu la retiens elle diminue, c'est-à-dire que tu l’oublies, et au contraire si tu la propages, elle augmente.
Lorsqu’on transmet la science, il faut être sage dans son enseignement, en proposant aux étudiants des questions qu’ils peuvent comprendre et en ne leur posant pas de problèmes inextricables. Au contraire, l’enseignant les éduque par la science, petit à petit. C’est pourquoi certains ont défini le savant éducateur (Al-‘Âlim Ar-Rabbânî) : il est celui qui éduque les gens en leur apprenant les bases avant les questions plus complexes. Nous savons tous qu’on ne pose pas une construction d’un seul coup sur terre, et que cela soit un palais orné, mais cela est bâti brique par brique jusqu’à ce que la construction soit complète. L’enseignant doit tenir compte de l’esprit des étudiants afin de leur proposer ce qu’ils peuvent cerner, et c’est également la raison pour laquelle on doit parler aux gens en fonction de leur compréhension. Ibn Mas’ûd a dit : « Si tu dis aux gens une chose qu’ils ne peuvent saisir, cela sera une épreuve pour certains d’entre eux. » De même que l’enseignant doit accorder une attention particulière aux fondements et règles, car c’est sur cela que l’on fonde la science. Les savants ont dit : celui qui est privé des fondements n’arrive pas à bon port, c'est-à-dire qu’il n’atteint pas son but. Ainsi, il convient d’enseigner aux étudiants les règles et les fondements desquels découlent les questions annexes. Ceci car celui qui apprend la science à travers les questions annexes ne peut connaître le jugement d’une question difficile que se présenterait à lui, car il est privé de fondements.
Après cette digression, revenons à notre propos qui est le hadith : « Bénis ce que Tu nous as accordé », il faut donc que tu demandes à Allah qu’Il bénisse ce qu’Il t’accorde comme biens, comme enfants et science.
« Épargne-moi le mal que Tu as décrété » Allah décrète le bien et le mal. Ce qu’il décrète comme bien est un bien pur dans son décret et sa réalisation. Par exemple : si Allah décrète pour les gens une large subsistance, la sécurité, la sérénité, la droiture, le secours… c’est un bien dans le décret et sa réalisation. Quant à ce qu’Il décrète comme mal, c’est un bien dans le décret et un mal dans sa réalisation. Par exemple : la disette et la sécheresse, c’est un mal, mais le fait qu’Allah le décrète est un bien. Allah dit : « Le désordre est apparu sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont commis de leurs propres mains, afin qu’Allah leur fasse goûter une partie de ce qu’ils ont œuvré, peut-être reviendront-ils (vers Lui). » (Ar-Rûm : 41)
Ainsi, le décret d’Allah a un but louable qui est le retour vers Allah, le délaissement de la désobéissance pour l’obéissance ; C’est de cette manière que le décret est un bien mais que sa réalisation est un mal. Et nous disons : « le mal que Tu as décrété » car Allah peut décrété le mal pour une grande sagesse louable.
« Car c’est Toi qui décrète et Tu ne subis le décret de personne » Allah décrète toute chose, car c’est à Lui qu’appartient le Jugement total et parfait. « Tu ne subis le décret de personne » personne ne peut décrété une chose pour Toi, les serviteurs ne peuvent décider pour Allah, mais c’est Allah qui décide pour eux. Les serviteurs sont interrogés sur leurs actes, alors qu’Allah Lui : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, mais ce sont eux qui devront rendre compte de leurs actes. » (Al-Anbiyâ’ : 23)
« Celui que Tu prends comme allié ne sera jamais humilié et celui que Tu prends comme ennemi ne sera jamais honoré » Cela rejoint ce que nous avons dit plus tôt « prends-moi comme allié parmi ceux que Tu as pris comme alliés » Si Allah prend quelqu’un pour allié, il ne sera jamais humilié, et si Allah prend quelqu’un pour ennemi, il ne sera jamais honoré, et le sens est que nous devons chercher la puissance auprès d’Allah, chercher protection contre l’humiliation auprès d’Allah.
Certains imams disent dans cette invocation une phrase sur laquelle il y a de nombreuses questions et qui est : « Accorde aux pécheurs d’entre nous les bienfaisants. » S’ils le disent, nous disons Âmîn (qui signifie : Ô Allah exauce cela) tout en sachant que la plupart de ceux qui disent Âmîn ne connaissent pas la signification de cette invocation, la preuve en est qu’ils la demandent souvent. Nous disons Âmîn en ayant une bonne opinion de celui qui invoque, en se disant qu’il n’invoque que par ce en quoi il y a un bien. L’avis le plus juste pour moi * – et Allah est plus savant – est que cette invocation doit être comprise dans le sens de l’intercession, car parmi ces gens il y a des bienfaisant et des pécheur, alors fais du pécheur un présent pour le bienfaisant afin qu’il intercède pour lui et accepte son intercession.
Source : Fatâwâ Al-Haram Al-Makkî (p.34)