Le statut des Gens du Hadith
Shaikh Abû 'Abdur-Rahman Fawzi Al-Athari











Al-Imam Al-Awza'i (rahimahullah) a dit : « Vous devez adhérer aux narrations des Salaf (prédécesseurs), même si les gens vous rejettent et prenez garde aux avis des gens, même s’ils vous les ornent par le discours, en vérité la question deviendra claire et vous serez sur le chemin droit sur cela. » [Rapporté par Al-Bayhaqi dans Al-Madkhal (233), Al-Khatib dans Sharfu Ashabil-Hadith (6), Ibn 'Abdul-Barr dans Al-Jami ' (Vol. 1, pg.1701) et Al-Ajuri dans As-Shari'a (119). Shaikh Fawzi Al-Athari dit : « Et je dis qu’il a une chaîne de narration sahih (authentique). »]







En vérité, Allah, béni soit-Il, le Très-Haut, a envoyé Muhammad (sallallahu 'alayhi wa sallam) à une époque où il n'y avait aucun messager envoyé et où les gens s’étaient divisés. Ils n'ont rien connu de la religion d'Allah. Plutôt l'argument des gens de cette époque en ce qui concerne ce qu'ils avaient pris comme objets d'adoration en dehors d'Allah, est comme Allah les a cités :







« Mais plutôt ils dirent : “Nous avons trouvé nos ancêtres sur une religion, et nous nous guidons sur leurs traces”. » [sourate Az-Zukhruf : 22]







Et ce à quoi ils s’attachaient quand ils rencontraient une divergence, était la référence au jugement de la question par les avis des hommes et des lois pour lesquelles Allah n'a descendu aucune preuve.







Ainsi Allah a guidé (les gens) hors de l’égarement avec ce noble prophète et par lui Il a fait voir des gens aveugles. Par ce prophète, Allah a réuni les rangs des gens après leur division et les gens ont commencé à vivre à l'ombre de cette religion, par Sa grâce, à avoir des croyances pures ('aqida). Ainsi, ils n'adoraient pas d'autre qu'Allah, ils n'ont pas craint non plus d'autre que Lui. Aussi, ils n'attribuaient leur jugement dans n'importe laquelle de leurs affaires dans leur religion ou de ce monde à personne d'autre qu'Allah, le Très-Haut et Son messager (sallallahu 'alayhi wa sallam). Et en effet la législation d'Allah pour cette Umma descendait au prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) par la voie des deux formes de révélation - le Livre et la Sunna.







« et il ne prononce rien sous l’effet de la passion; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. » [sourate An-Najm : 3-4]







Et Allah, le Très-Haut, n'a pas emporté à Son prophète (en le faisant mourir) jusqu’à qu'Il n'ait achevé, pour lui et sa Umma, cette religion. Ainsi, Il lui a révélé des mois avant sa mort, pendant le pèlerinage de l'adieu, Sa Parole :







« Aujourd’hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l’Islam comme religion pour vous » [sourate Al-Ma'ida :3]







L'achèvement de la religion est parmi les faveurs énormes d'Allah sur cette Umma et pour cette raison les Juifs envient les musulmans en raison de ce verset. Ceci est basé sur ce que Al-Bukhari a rapporté dans son Sahih (Vol.1, pg.105) et Muslim dans son Sahih (Vol.4, pg.2312). La narration mentionne qu'un homme parmi les Juifs est venu à 'Umar (radhiyallahu 'anhu) et a dit : « Il y a un verset dans votre Livre (le Qur'an) que vous tous récitez. S'il nous avait été révélé, à nous les Juifs, nous aurions pris ce jour comme un 'Id (célébration, jour de fête). » Il ('Umar) dit : « Quel est ce verset ? » L'homme répondit : « Aujourd’hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l’Islam comme religion pour vous » [sourate Al-Ma'ida :3]







Ibn 'Abbas (radhiyallahu ' anhuma) a dit quant à l'explication de ce verset : « Allah a informé son prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) et les croyants qu'Il avait complété la foi pour eux, donc ils ne seraient jamais dans le besoin d'aucune augmentation. Et en effet Allah l'a perfectionné et Il ne la diminuera jamais. Et en effet Il l’a agréé et Il ne sera jamais en colère sur cela. » (Voir Tafsir Ibn Kathir, Vol. 2, pg.12)







En vérité le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a informé qu'il a laissé cette Umma sur un chemin clair et que personne n'en dévierait sauf quelqu'un qui est perdu.







Il est rapporté de Abu Ad-Darda (radhiyallahu 'anhu) que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Je jure par Allah, certes je vous ai laissés tous sur (un chemin) qui est comme la blancheur, sa nuit ressemble à son jour. » [Shaykh Fawzi Al-Athari dit : c'est un hadith hassan (bon). Il a été rapporté par Ibn Majah dans ses Sunan (Vol.1, pg.4) et Ibn Abi 'Asim dans As-Sunna (pg.26). En effet shaykh Al-Albani l’a classé hassan (bon) dans Sahih Ibn Majah (Vol.1, pg.6).]







Abu Ad-Darda (radhiyallahu 'anhu) a dit : « Par Allah, le messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit la vérité. Il (le prophète) nous a laissés sur (un chemin) qui est comme la blancheur, sa nuit ressemble à son jour. »







Et dans le hadith de Al-'Irbadh ibn Sariya (radhiyallahu 'anhu) il rapporte que le prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Aucun n'en déviera après moi sauf celui qui est perdu. » [Shaykh Fawzi Al-Athari dit : c'est un hadith hassan (bon). Il a été rapporté par Ahmad dans Al-Musnad (Vol.4, pg.126), Ibn Majah dans ses Sunan (Vol.1, pg.16) et Ibn Abi 'Aasim dans As-Sunna (pg.26).]







Puisque cela est confirmé, il n'est pas permis au musulman d’ajouter à la religion d'Allah ce qui n'en fait pas partie, il ne lui est pas non plus permis d’adorer Allah que selon ce qu'Allah et Son messager ont légiféré. Plutôt, il est obligatoire à tous les musulmans de se soumettre à l’ordre d'Allah et de Son messager et de suivre le Livre et la Sunna. Et on ne leur permet pas d'innover dans la religion ce qu'Allah n'a pas permis et ce que Lui et Son messager n'ont pas légiféré, même si les gens considèrent cela comme étant un bien et qu’importe ce que leurs âmes leur ornent. Ceci parce que la religion a été achevée et il n'y a en dehors de cela qu'innovation et égarement. Allah, le Très-Haut, dit :







« Au delà de la vérité qu’y a-t-il donc sinon l’égarement ? » [sourateYunus:32]







Pour cette raison, les compagnons du Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) étaient les gens les plus appliqués à l’attachement aux sources de la Loi Islamique (c'est-à-dire le Qur'an et la Sunna) et à s’arrêter aux textes (c'est-à-dire ne pas aller au-delà). Ceci parce qu'ils ont compris ces significations (qui ont été mentionnées précédemment), ainsi ils savaient que la religion était complète et elle n'avait pas besoin d’ajouts. Ils savaient que la Shari'a (la Loi Islamique) a été clarifiée, au point qu'il n'y avait aucun besoin d’aucune discussion ou explication. Plutôt la question était seulement de se soumettre et d’obéir. De ce fait, ils étaient comme Ibn Mas'ud (radhiyallahu 'anhu) les a décrits : « Quiconque parmi vous veut suivre, qu’il suive les compagnons de Muhammad (sallallahu 'alayhi wa sallam). Car, en vérité ils avaient les cœurs les plus pieux de cette Umma et ils étaient les plus profonds de cette Umma dans leur science et ils étaient les moindres de cette Umma dans l'entreprise de fardeaux et ils étaient les plus droits de cette Umma dans la guidée et ils étaient les meilleurs de cette Umma dans leur situation. Ils étaient les gens qu'Allah, le Très-Haut, a choisi pour accompagner Son prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam). Donc, reconnaissez leur vertu et suivez-les-y dans ce qu’ils ont laissé (c'est-à-dire leur voie). Car, en vérité ils étaient sur la guidée droite. » [Shaykh Fawzi a dit : c'est une narration sue laquelle il n’y a aucun problème. Elle a été rapportée par Al-Baghawi dans Sharh As-Sunna (Vol.1, pg.214) et Ibn 'Abdul-Barr dans Jami' Bayanil-'Ilm (Vol.2, pg.947).]







Ainsi, les gens qui sont restés sur cela sont les Gens du Hadith (Ahlul-Hadith) et les Gens de la voie ancienne (Ahlul-Athar) et quiconque est sur leur méthodologie (manhaj) dans le suivi du Livre de leur Seigneur et la Sunna de leur prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam).







Par Allah, combien sont nombreuses les vertus des Gens du Hadith, si bien que celui qui veut les dénombrer ne peut toutes les compter. Car par Allah, ils sont les Gens d'Allah et Son élite, Ses gens (choisis). Ils sont les frères du messager d'Allah (sallallahu 'alayhi wa sallam) et ils sont les protecteurs de la Sunna, ceux qui répandent son importance parmi les gens, ceux qui la défendent contre le mensonge des menteurs. Ils sont la chaîne de bonté qui ne se casse jamais, et le parti de vérité qui ne meurt pas tant qu'il y a des prêcheurs au mal, des porteurs d’innovation et une place pour le chuchotement de Shaytan dans les âmes.







Donc la louange est à Allah, Celui qui a fait sortir à chaque période dans laquelle il n'y avait aucun messager, ceux qui sont restés parmi les gens de science, qui appellent les gens de l’égarement vers la guidée et patientent sur les nuisances des gens. Ils donnent la vie aux morts avec le Livre d'Allah et ils donnent la vue à l'aveugle avec la Lumière d'Allah. Combien de gens assassinés par Iblis ont-ils ramené à la vie ? Et combien de gens perdus et égarés ils ont-ils guidé ? En effet, combien est magnifique leur effet sur les gens et combien est mauvais l'effet des gens sur eux. Ils repoussent du Livre d'Allah les altérations de ceux qui exagèrent et les déviations des menteurs et les interprétations des ignorants. Allah les a favorisés par la noblesse de la science, Il les a honorés avec le respect de la douceur, Il a fait d’eux des poteaux indicateurs pour la religion et ses gens, Il a fait d’eux une source de lumière pour l’islam et une guidée et Il a fait d’eux des leaders pour la création, des imams et des chefs pour les serviteurs d'Allah.







Ils sont les Gens du Hadith (Ahlul-Hadith) et ils sont les Gens de la voie ancienne (Ahlul-Athar) et ils sont les Gens de la Sunna (Ahlus-Sunna) et ils sont les Gens de l’étrangeté (Ahlul-Ghurba) et ils sont les Salafis (Salafiyun). Ils sont ceux qui sont victorieux avec la Sunna et dominants avec ce qu’ils suivent (c'est-à-dire le suivi du prophète et la voie des premières générations pieuses).











Article tiré du site assalafi.com



Source : Son livre Al-Azharul-Manthura fi Tabyin anna Ahlal-Hadith humul-Firqatun-Naajiya wat-Ta'ifatul-Mansura, pp.6-10 de l'introduction.



Traduit par Abu Sumaya